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Teddy Duthel, diplômé de notre école d’ingénieurs à Aix-en-Provence, est vice-président de la société Sonovision, une entreprise de services d’ingénierie logistique et documentaire pour l’industrie aéronautique et spatiale. Il souhaite transmettre son expérience aux générations futures en parlant de son parcours professionnel varié et enrichissant.

Teddy, un alumni CESI au parcours très riche

  • Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Teddy Duthel, j’ai 40 ans et je suis vice-président de la société Sonovision. J’ai suivi la formation TSMSI (Technicien Supérieur en Maintenance et Support Informatique) sur le campus d’Aix-en-Provence de 2002 à 2004.

  • Quels ont été vos meilleurs souvenirs à CESI ?

Lorsque j’ai rejoint CESI, je sortais d’un parcours scolaire quelque peu perturbé par les aléas de la vie. J’avais interrompu mes études en 3e et repris une année plus tard une formation dans le domaine de l’informatique sans réellement savoir ce que je voulais faire, ayant été orienté dans cette filière plus par défaut que par passion. Cette formation de 2 ans était dispensée par une ancienne élève de CESI qui m’a tout de suite mis à l’aise, sans jugement sur mon parcours. Elle m’a permis d’acquérir des fondations solides dans le domaine et à terme de postuler à la formation TSMSI.

Je me souviens du jour où elle m’a accompagné après des semaines de préparation à mon entretien à CESI. J’angoissais à l’idée de ne pas être accepté, je devais démontrer que j’avais toutes les compétences nécessaires. L’équipe pédagogique CESI a su faire preuve de bienveillance à mon égard et m’a laissé une chance malgré le fait que mon niveau de connaissances générales restait celui d’un jeune de 3e. J’ai passé deux ans en alternance, dans deux petites entreprises différentes. Ce fut formateur, car j’y ai appris le sens opérationnel, le pragmatisme, le sens du service et tout cela accompagné d’une exigence technique à laquelle j’ai su répondre un peu plus chaque jour grâce à l’enseignement de CESI. Les intervenants étaient exigeants, ils nous demandaient d’être audacieux, dans nos raisonnements comme au travail. Ce qui m’a particulièrement plu à CESI, c’est la possibilité d’allier apprentissage et moments plus détendus. Nous avions également la chance de pouvoir profiter d’un campus incroyable à Aix-en-Provence.

Le temps fort de ma scolarité aura été la soutenance de mon mémoire de fin de formation : j’avais décidé tardivement de mon sujet de mémoire, mais les nuits blanches et le travail collaboratif avec les intervenants de CESI m’auront permis de réaliser quelque chose qui me plaisait. Je l’ai défendu avec vigueur mais j’ai surtout réussi à emmener avec moi le jury, car j’ai parlé « leur langue ». Cela reste une expérience que j’évoque parfois dans ma vie professionnelle : nous ne devons pas oublier que nos connaissances et nos métiers ne sont pas toujours accessibles par tous. Nous nous devons d’être lisibles et intelligibles, c’est probablement ce que j’ai retenu de plus important après deux ans à CESI.

Être à la pointe de son expertise ne suffit pas, il faut être capable d’en parler à tout le monde.

  • Quel a été votre parcours professionnel depuis l’obtention de votre diplôme ?

À la sortie de CESI, j’ai fait un choix simple : je devais acquérir de l’expérience quoiqu’il en coûte ! Je ne m’étais pas fixé d’objectifs, ni en termes de salaire ni en termes de fonction. En fait, j’avais bien un objectif personnel, mais je savais que celui-ci ne se réaliserait pas en claquant des doigts. Je voulais un jour être mon propre patron, développer quelque chose de différent dans un domaine qui n’existait pas encore. Mais avant cela, je devais apprendre tant de choses encore. J’ai donc accepté des tas de missions en intérim, j’ai également eu quelques CDI. Je faisais un bout de chemin avec ces entreprises, mais si je n’avais pas l’impression de grandir, je passais à autre chose, tout en essayant de garder les meilleures relations possibles avec mes collègues. Il s’agit bien là d’une des clefs de la réussite, car nos domaines d’expertise rétrécissent chaque jour un peu plus. Nous rencontrons donc souvent plusieurs fois les mêmes personnes : ceux qui sont vos collègues aujourd’hui peuvent devenir vos clients demain, il est donc essentiel de maintenir et de développer vos relations professionnelles.

En 2008, j’ai eu l’opportunité de travailler pour une ESN (Entreprise de Services du Numérique) aixoise : Reactis. En contrat avec Airbus Helicopters, ils cherchaient des techniciens de maintenance capables de maintenir et développer des outils permettant la production des manuels de maintenance d’hélicoptères. Airbus étant franco-allemande, ils cherchaient un profil ayant quelques notions d’allemand pour pouvoir échanger avec leur équipe en Bavière. Ayant un bon niveau, j’ai été sélectionné sur ce critère, mais là encore le domaine étant très technique, il m’a fallu faire preuve de ténacité pour apprendre vite et correctement l’ensemble des langages de programmation utiles, mais également le métier de nos utilisateurs. La vraie compétence que j’ai acquise lors de mes premiers mois chez Airbus était plus liée au monde de la maintenance aéronautique qu’à l’informatique. Il fallait comprendre ce que nous faisions et ne pas coder sur les bases d’une spécification technique.

CESI a cette particularité, à mon sens, que d’autres écoles n’ont pas : on m’a appris à apprendre.

Grâce à cela, j’ai assimilé très rapidement ces connaissances ce qui m’a permis de prendre la direction de l’équipe que nous avions sur place. Je l’ai fait grandir et nous avons développé d’autres activités. En 2011, j’ai proposé l’ouverture d’une filiale en Allemagne. Je suis donc parti en Bavière avec ma femme et mes enfants, au départ pour deux à trois ans. Finalement, j’y suis resté 10 ans.

En 2016, Airbus a souhaité me recruter pour un poste de manager en Allemagne. J’ai accepté, car je souhaitais tenter l’expérience d’une grande industrie après 6 ans dans une ESN. À ce moment-là, je ne m’occupais plus du tout de sujets informatiques. J’ai pris la direction d’activités de production de documentation de maintenance. Après 4 ans chez Airbus, j’avais compris beaucoup de choses sur le monde de l’industrie et j’avais envie de voir autre chose. Je souhaitais revenir dans le service et m’expatrier. J’ai donc sauté sur l’opportunité quand le groupe Sonovision, leader en Europe dans les services d’ingénierie logistique et documentaire pour l’industrie aéronautique et spatiale, m’a proposé de reprendre la direction de son agence en Inde. Je suis d’abord resté en Allemagne 1 an puis je suis parti à Bangalore en décembre 2021, nous avions alors 230 personnes sur ce site. Nous sommes aujourd’hui presque 600. J’ai entre temps pris le rôle de vice-président en charge de nos centres offshore.

  • Avez-vous des projets à venir ?

J’ai toujours eu des projets, ceux-ci se sont affinés avec le temps, mais j’avais d’abord le projet de fonder une famille, chose faite, mes 5 enfants sont pour mon épouse et moi, une de nos plus belles réalisations. En ce qui concerne mon parcours professionnel, j’ai souvent le sentiment qu’il vient juste de commencer, malgré cela, je reste conscient du temps qui passe. Je pense que nous devons nous efforcer d’avoir une multitude de petits projets dans la vie, afin d’en réaliser un maximum et de manière régulière. Cela nous permet d’avoir des satisfactions de temps en temps. Les grands projets, eux, arriveront avec ces accumulations de petites réussites. J’ai toujours en tête de construire une entreprise innovante, dans un domaine qui se précise jour après jour, et surtout avec des personnes qui m’accompagneront dans cette aventure. Car il ne faut jamais oublier qu’entreprendre est avant tout une aventure humaine qui nécessite les bonnes personnes au bon endroit !

  • Quels conseils donneriez-vous aux étudiants actuels pour tirer le meilleur parti de leur expérience à CESI et se préparer à réussir dans leur carrière après avoir obtenu leur diplôme ?

J’en ai au moins 6 !

  • Soyez humble, vous avez appris à apprendre, mais même après de longues études, et c’est toute la beauté de la chose, vous allez encore devoir encore apprendre beaucoup.
  • Soyez ouverts, CESI est l’une des marches menant à un éventail de possibilités dont vous n’imaginez encore pas l’étendue !
  • Soyez bienveillants envers ceux qui vous entourent, vous les recroiserez sûrement un jour lors de votre parcours professionnel et ils se souviendront de vous !
  • Soyez audacieux, nous vivons dans un monde qui bouge et qui change très vite, il faut avoir le courage de concrétiser vos idées.
  • Soyez rigoureux et exigeants envers vous-mêmes, tout le monde à le droit à l’erreur, mais elle doit servir d’apprentissage et ne pas devenir une habitude.
  • Enfin, soyez fiers, vous êtes les talents dont nous avons besoin pour demain, ne vous sous-estimez jamais, vous ferez de grandes choses !

Un grand merci à Teddy pour son témoignage et ses précieux conseils !

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